Regards d’un résistant déporté sur la valorisation de la journée nationale de la déportation.
En 1945 (mai), c’était la fin de plusieurs années de souffrance, de torture et de morts. Les armées alliées et soviétiques, marchant sur Berlin libéraient plus de 200 camps d’extermination et jetaient à la face du monde des images insoutenables.
Pourquoi chaque année à date fixe évoquer ces douloureux souvenirs, et ces moments tragiques ? La réponse est simple : parce qu’il est nécessaire d’expliquer et de faire comprendre. Mais il ne suffit pas de se limiter au rappel de ce passé douloureux. Cela doit se compléter par une véritable réflexion.
La mémoire, c’est le souvenir que l’on garde de quelqu’un ou de quelque chose, ce qui restera dans l’esprit. Le souvenir c’est la survivance dans la mémoire d’une sensation, d’une impression, d’une idée, d’un événement.
« Le souvenir c’est la présence de l’invisible »
Parler de l’univers concentrationnaire, sans évoquer les circonstances de son existence et les motifs qui ont conduit certains d’entre nous dans cet enfer, c’est isoler ces situations de leur contexte et ainsi déprécier l’ensemble des faits et des événements. En effet comment faire comprendre la naissance de la Résistance le 18 juin 1940 sans faire allusion à la déclaration de guerre le 3 septembre 1939…. Les 8 mois de la drôle de guerre, l’humiliation de l’occupation après la débâcle de notre armée ? Comment oublier ? Alors que l’univers concentrationnaire continue d’exister dans le monde comme un « arbre mort chargé de cadavres ». Le « devoir de mémoire » est une obligation morale de témoigner, il atteint sa pleine signification lorsqu’il est complété par la connaissance historique. C’est pourquoi lorsque les « héritiers de la Résistance » s’adressent au public en général et plus particulièrement aux enseignants et à leurs élèves, ils doivent affirmer que seul l’histoire permet d’aborder les épisodes dramatiques d’un passé, d’en saisir le mécanisme et les logiques. Ce travail historique et civique doit porter sur l’analyse des combats de La Résistance intérieure et extérieure qui prirent naissance suite à l’appel du Générale de Gaule le 18 juin 1940 et qui avec l’aide des alliés sauva la France.
Toutefois la mémoire est sensible et fragile, elle ne doit pas prend