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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 23:24
Débats d’histoire et enjeux de mémoire, Dijon, Mémoire active, 2011, 176 p.
Isabelle Ernot
Texte | Notes | Citation | Auteur

Texte intégral

1Issu d’un colloque organisé à Dijon en 2007 sous l’impulsion de Mickaël Bertrand, l’ouvrage constitue une mise au point sur la question de la déportation pour motif d’homosexualité en France durant la Seconde Guerre mondiale. Cette rencontre scientifique s’inscrit dans le sillage de deux autres organisées à Lyon en 2005 et Angers en 2006. L’ouvrage présente quatre contributions dues à Mickaël Bertrand, Florence Tamagne, Arnaud Boulligny, Marc Boninchi et deux postfaces. La première est de Jean le Bitoux, fondateur de la revue Gai Pied et du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (1989) qui, outre l’aide apportée à la rédaction de l’autobiographie de Pierre Seel (1994), a publié en 2002 Les Oubliés de la Mémoire – première synthèse sur le sujet ; la seconde postface est de Romain Chappaz, président de l’association CIGaLes, co-organisatrice de l’événement dijonnais.

2Mickaël Bertrand considère que les connaissances apportées par ces actes constituent une « petite révolution » tant elles bousculent les représentations dominantes (p. 12). « Depuis ce colloque, nous ne pouvons plus parler impunément de déportation pour motif d’homosexualité en France sans prendre la mesure de la complexité du phénomène. Des homosexuels ont certes été déportés dans des camps de concentration mais peu l’ont été réellement pour motif d’homosexualité. Afin d’éviter les amalgames et les excès regrettables qui n’ont que trop duré, il me semble qu’il faut désormais êtres plus précis dans le vocabulaire utilisé. Un homosexuel déporté n’est pas un déporté homosexuel. Nous savons maintenant que les déportés homosexuels français sont en fait beaucoup moins nombreux que nous ne l’avions imaginé jusqu’à présent. Cela ne signifie pas pour autant que des homosexuels français n’ont pas été déportés », écrit-il (p. 18).

3Le faible intérêt que portèrent à ce sujet, à la fois, les autorités politiques et le monde universitaire, confina celui-ci dans une négation de sa réalité historique quand, parallèlement, le mouvement associatif, s’en saisissant à des fins revendicatives, en forgeait une représentation erronée. Si l’idée d’une persécution systématique des nazis à l’encontre des homosexuels a dominé à partir des années 1970-1980, les études menées récemment tendent à corriger celle-ci. Dans le cadre français, le travail historique s’ouvre ainsi sur deux chantiers : celui de la réalité de la déportation et celui de l’histoire de l’investissement mémoriel sur le sujet de la déportation par le mouvement gay.

4Une première contribution de Florence Tamagne replace le sujet dans le contexte européen. Elle s’intéresse tout d’abord aux modalités de contrôle de l’homosexualité dans la première moitié du XXe siècle, particulièrement sous le régime nazi, puis à la c

http://genrehistoire.revues.org/index1267.html

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