Avec eux, il n’a pas parlé. Henri Borlant a été déporté à Auschwitz à 15 ans, en 1942, avec son père, son frère et sa sœur aînés. C’est le seul à être revenu. Depuis bientôt vingt ans, il témoigne en public. Mais jamais, il n’a raconté ce qu’il a vécu à sa mère ou à sa fratrie: "Ils ne pouvaient pas entendre." À 83 ans, il sort un livre,"Merci d’avoir survécu"*, qui raconte son séjour en enfer. L’amorce d’un dialogue…
Car à son retour du camp, personne n’a posé de question. "Maman nous a dit: on ne lui parle de rien car il faut qu’il oublie. Cela partait d’un bon sentiment", témoigne une cadette, cachée pendant la guerre. Silence donc. Même en 1992, quand la famille se réunit pour l’inauguration d’une plaque commémorative. Henri commence alors à évoquer les disparus, mais
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