Dimanche 19 juin. On est venu de très loin jusqu'à la salle socioculturelle de Saint-Gérand-le-Puy. Le représentant de l'ambassade d'Israël est excusé, mais il y a le sous-préfet, les élus locaux, départementaux et régionaux, le délégué du Comité français Yad Vashem. Et surtout Josette Marquart, née Walh.
Désormais Strasbourgeoise, elle aurait pu ne jamais revoir Saint-Gérand-le-Puy. Le 15 octobre 1943, un camion a embarqué sa mère et sa grand-mère pour un voyage sans retour ; son oncle et son père ayant été arrêtés à Magnet plus tôt.
Ce jour-là, elle a sauvé sa peau en sautant les clôtures des jardins. Puis, elle a été recueillie, avec sa soeur, dans une famille qui a pris des risques énormes. Dénoncés, ils auraient pu être déportés ou fusillés. Finalement, deux petites filles de 5 et 8 ans ont échappé aux camps. Deux vies sauvées qui valent aujourd'hui la médaille des Justes parmi les Nations, à Philibert et Marie-Louise Tuloup.
Dans la salle, un homme tente de maîtriser son émotion. Il n'a pourtant aucun lien de parenté avec ceux-là. Il n'est même pas de la commune où une plaque a été dévoilée avec les noms de treize juifs morts en déportation.
Non. Il est bien plus que cela Ce sont ses recherches qui ont permis de retrouver les noms oubliés, et de sortir un acte d'héroïsme familial, peut-être promis à l'oubli.
Son père est rentré, tant d'autres pasSans le travail de fourmi de François Demaegdt et de son association Les Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD), ni le courage des uns, les treize tragédies de Saint-Gérand n'auraient pas survécu dans la mémoire collective.
Fils de déporté résistant, François
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