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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 10:02
Pardonner sans oublier
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le 06/06/2012 à 05:00 par Nicolas Manzano Vu 170 fois
1 Pierre Pompa a conservé des billets de 100 francs que son épouse, aujourd’hui décédée, lui avait cachés dans un pot de miel lorsqu’il était prisonnier. 2 Pierre Pompa aux côtés d’autres anciens prisonniers de Montcenis, tous disparus depuis. Photos N. M. et DR

1 Pierre Pompa a conservé des billets de 100 francs que son épouse, aujourd’hui décédée, lui avait cachés dans un pot de miel lorsqu’il était prisonnier. 2 Pierre Pompa aux côtés d’autres anciens prisonniers de Montcenis, tous disparus depuis. Photos N. M. et DR

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  • 1 Pierre Pompa a conservé des billets de 100 francs que son épouse, aujourd’hui décédée, lui avait cachés dans un pot de miel lorsqu’il était prisonnier. 2 Pierre Pompa aux côtés d’autres anciens prisonniers de Montcenis, tous disparus depuis. Photos N. M. et DR

Pierre Pompa, ancien combattant et prisonnier déporté de la Seconde Guerre mondiale, se souvient comme si c’était hier de l’annonce du débarquement. C’est aujourd’hui avec émotion qu’il évoque des souvenirs à la fois tendres et douloureux.

 

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, 2 727 bateaux chargeant ou remorquant 2 500 engins de débarquement s’approchent des côtes françaises, escortés par 700 navires de guerre. Le lendemain, les Français apprennent avec soulagement et espoir le débarquement allier. Parmi eux, Pierre Pompa, militaire spécialiste des batteries antiaériennes, chargé de la protection des usines Schneider jusqu’en 1939 au Creusot. « Au moment du débarquement, j’étais emprisonné avec d’autres Corses. Un sous-lieutenant gardait un petit poste radio à galène caché sur lui. C’est comme ça qu’on a appris le débarquement. On a tous chanté ensemble », se souvient le sergent de l’époque. Un moment de joie et d’espoir après plusieurs années de captivité ponctuées d’actions héroïques.

Du Creusot à l’Allemagne

C’est en 1939, dans les Vosges, que Pierre Pompa fut pour la première fois fait prisonnier et conduit en Allemagne. D’abord placé au stalag 9A, il est envoyé dans une ferme pour y travailler. C’est là qu’il s’évade une première fois. « J’ai caché la bicyclette sous du foin pour faire croire que j’étais parti avec. Mais en fait j’avais pris le train. Mais je me suis fait choper à la gare de Thionville. Ma femme, qui était alors ma fiancée, m’avait envoyé depuis Montcenis 500 francs cachés dans le double fond d’un pot de miel. J’avais cousu l’argent dans mon caleçon de soldat et ils ne l’ont jamais trouvé ! »

Envoyé au commando 1 282 à Gross-Felda, il n’aura jamais accepté de se soumettre à l’autorité allemande. En témoigne aujourd’hui une lettre signée de la main de Jean Vierge, autre ancien du camp, faisant état de plusieurs actes de sabotage commis par Pierre Pompa en 1941 et 1942. Outils cassés, wagonnets volontairement déraillés… « J’ai toujours tenu tête et je n’ai jamais regretté malgré ce que j’ai enduré », affirme dignement le vétéran, montrant les endroits de son corps où la douleur physique, toujours présente, ravive chaque jour le souvenir des coups de bottes allemandes qu’il a un jour reçus.

Spectaculaire évasion

Une détermination qui le conduira le 26 mai 1942 à organiser une seconde évasion avec l’aide de deux camarades. « Le local était gardé de l’extérieur. J’ai fait chanter les autres pendant que je sciais le plancher. On est descendu avec une corde et je me suis échappé à pied en suivant le Danube. Moi je sais que le Danube n’est pas bleu. Il est noir ! » Caché dans les moteurs d’un train de marchandises à destinatio

http://www.lejsl.com/edition-du-creusot/2012/06/06/pardonner-sans-oublier

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