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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 05:54


, par
pcf 79jeudi 15 octobre 2009

En rendant hommage aux 27 de Châteaubriant et à tous les martyrs, c’est à la Résistance elle-même, à ce qu’elle représente de refus de la résignation, de l’acceptation des mauvais coups portés aux libertés, au progrès social ou à la paix que nous le faisons.


Leur rendre hommage n’est pas pour nous un sujet d’incantation.


Dimanche 18 octobre, un voyage en car, organisé par le FNDIRP(Fédération Nationale des Déportés et internés Résistants et Patriotes) partira de Niort place G. Renon à 8h30
pour se rendre à Châteaubriant, sur le lieu même où fut perpétrer l’assassinat de ces 27 patriotes. Parmi eux, outre Guy Môquet, le deux-sévrien Henri Barthélémy, élu communiste de Thouars.


Renseignements et réservation
 : 05 49 24 11 14 - pcf79@orange.fr ou chez Viviane Favreau au 05 49 24 27 26

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 07:10

L'amour, la guerre

Danielle, 84 ans, et René Chouet, 85 ans, militants communistes de toujours. (photo j.-c. sounalet)
Danielle, 84 ans, et René Chouet, 85 ans, militants communistes de toujours. (photo j.-c. sounalet)

Qu'il cajole ses trois arrière-petits-enfants, s'occupe du prix annuel de la Résistance ou assiste à une réunion de la section communiste Yves-Péron dans son quartier de Clos-Chassaing à Périgueux, René affiche toujours une jovialité exemplaire. La raison ? « Je suis passé si près de la mort ! »

Ce rescapé du camp de Mauthausen s'apprête avec Danielle à fêter le 24 octobre au centre socioculturel de Trélissac : « 60 années d'amour, de militantisme, de luttes et d'espérances. »

Ces noces de diamant, ces deux militants du Parti communiste français (PCF) liés également à des tas d'autres mouvements (Secours populaire, Mrap, Restos du coeur, Ligue contre le cancer, etc.), en font un aimable pied-de-nez à tous les individualismes actuels.

Deux existences

C'est en 1947 que René rencontre, à une réunion nationale de l'école du Parti communiste la belle Lyonnaise Jeannette Razy, alias Danielle Maurel comme jeune résistante échappant de justesse, à vélo, à maintes arrestations.

Souvenirs émus de René : « Nous étions 40 camarades, c'était la seule femme. Le coup de foudre ! Nous nous mariâmes en 1949. J'ai eu ainsi deux existences, l'une sans Danielle, l'autre avec... »

La première tourna très mal un beau jour du début de 1944 à Périgueux pour René Chouet. Ce jeune antipétainiste d'un milieu très pauvre avait commis l'imprudence d'annoncer ici et là son départ pour le maquis, après avoir distribué des journaux de l'Armée secrète et barbouillé les murs de graffitis anticollaborationnistes.


Arrêté, expédié à Compiègne, il est finalement déporté en wagon plombé, en trois jours et deux nuits, vers l'enfer de Mauthausen. Là où les nazis exploitaient de diaboliques carrières et torturaient des milliers de républicains espagnols comme le futur Périgourdin André Rodriguès.


Dans l'horreur de l'univers concentrationnaire, René est sauvé par son intégration à une triade appelée « gourbi ». Constat : « Seul, on mourait. Le soutien de cette triade communiste, grâce à des militants connus à Compiègne, a été décisif. Il y avait d'autres groupes gaullistes ou chrétiens, vrais contre-pouvoirs dans le camp. »


Danielle tous azimuts


Au retour, sa mère et sa soeur ont du mal à le reconnaître. Il va deux ans au sana, puis amorce sa vie de permanent du PCF en Dordogne. Pourquoi ce choix ? « Parce qu'ayant vécu un an et demi l'horreur nazie, je voulais que jamais mes enfants ne connaissent ça... »


À propos de ses trois enfants, René explique justement qu'ils ont « tous adhéré au PCF de façon démocratique à l'âge de 15 ans ». Lui-même, par-delà ses fonctions, a longtemps vendu « L'Huma » dans la rue. Mais c'est Danielle qui aligne le plus de « casquettes ».


Depuis la guerre, elle s'est occupée des Jeunesses communistes, de l'Union des femmes françaises, de la CGT-éducation (elle a travaillé trente et un ans à l'intendance du lycée Claveille à Périgueux) ou de la Fédération des déportés, internés, résistants patriotes.


Elle a aussi été conseillère municipale à Périgueux dans les années 1950. Elle l'avoue : « Il fallait qu'avec René nous ayons le même idéal pour accepter que nos vies de militants se croisent sans cesse ! »

Auteur : ALAIN BERNARD
a.bernard@sudouest.com

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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 17:59


Le livre de Didier Daeninckx,
"Missak", consacré au "groupe Manouchian" est sorti à la fin du mois d'août 2009 chez l'éditeur Perrin. En 2004, l'écrivain avait déjà consacré un texte au résistant Rino Della Negra, footballeur au Red Star club et fusillé avec les autres membres du groupe de "l'affiche rouge".

Le film de Robert Guediguian avec Simon Abkarian et Virginie Ledoyen : "L'armée du crime", consacré au groupe FTP-MOI dirigé par Missak Manouchian, présenté à Cannes "Hors compétition" sort en salle le 16 septembre 2009.


Un entretien avec le réalisateur Robert Guédiguian est consultable dans le numéro de juin de la revue "Le Patriote résistant", éditée par la
FNDIRP .


La Ville de Paris présente l'exposition «
Missak Manouchian, les Arméniens dans la Résistance en France », réalisée avec le concours du Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris-Musée Jean Moulin à la mairie du 4e arrondissement du lundi 14 au samedi 26 septembre 2009.


Le
Musée de la Résistance Nationale à Champigny , propose, en téléchargement gratuit sur son site Internet, des ressources pédagogiques (dossier téléchargeable) relatives à l'histoire du groupe Manouchian et plus largement à celle des FTP MOI.

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 22:36

 

Le Mardi 08 septembre 2009 @ 02:59:41
Dans le cadre du 65ème anniversaire de la libération du Creusot, une cérémonie s’est déroulée devant le monument aux morts de la ville. Elle a suivi plusieurs cérémonies effectuées autour de la Cité du Pilon, toujours dans l’idée de rendre hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté.

Ce lundi après-midi, plus de cinquante personnes, des élus et adjoints locaux aux représentants des diverses associations d’anciens combattants tels que les médaillés militaires, la Société des Volontaires, l’ARAC ou bien l’UNC et la FNDIRP, s’étaient retrouvées sur le parking de l’Alto pour ce jour si particulier et symbolique. Et cette année, comme tous les cinq ans, le grand tour était au programme de l’après-midi, histoire d’honorer la mémoire de ceux ayant combattu au Creusot mais aussi aux alentours pour la libération de la France.

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Le premier arrêt de l’assemblée s’est donc fait à Grange, là où André Billardon, maire du Creusot, et Philippe Baumel, maire du Breuil, ont déposé des gerbes de fleurs sur la stèle du lieutenant Louis Gentien et de Simon Montois, dont a pu remarquer la présence des familles des patriotes et en particulier celle de la petite-fille de l’inspecteur Montois qui elle aussi a laissé une gerbe. Cela avant une minute de silence. Le même protocole a ensuite été respecté à Brandon, puis à Visigneux pour six autres victimes, le 28 juin 1944, de la barbarie allemande.
A Autun, c’est dans l’ancienne cour du petit séminaire que les personnalités se sont rendues. Le 8 septembre 1944, 27 jeunes maquisards de Montceau-les-Mines, de Blanzy, de Saint-Vallier, du Creusot, d’Ecuisses et de Saint-Julien-sur-Dheune avaient été fusillés. La cérémonie a été suivie d’une réception par le maire de la ville, Rémy Rebeyrotte. L’occasion pour ce dernier de souligner l’importance de la mémoire. «Autun est fidèle au devoir de mémoire. Je crois qu’il faut se souvenir de tous les résistants pour ce qu’ils ont fait. Ils ont combattu pour notre propre liberté et nous leur devons une grande reconnaissance», a-t-il déclaré.
Après être passée par Fontaine-la-Mer avec une minute de silence devant les stèles de Joseph Denier et d’André Kapamadjian, morts le 30 août 44, l’après-midi s’est terminé par un recueillement devant le monument aux morts de la Cité du Pilon. Ayant assuré l’ordonnancement des différentes cérémonies, Daniel Cattaneo a tenu à remercier les protagonistes de cette demi-journée, notamment la Clique des sapeurs pompiers et l’Harmonie, conduisant le défilé de l’Alto au monument. Le président de la FNACA a surtout conclu ses propos en rappelant la nécessité du devoir de mémoire, la nécessité de rendre hommage à toutes celles et ceux qui nous permettent aujourd’hui de vivre libres.

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 22:45

"L’enseignement de la « construction européenne »
dans le système scolaire français"

Par Benjamin Landais, Pierre Yaghlekdjian

(2)

Une inflexion profonde et silencieuse des programmes…

 

S’il est vrai que l’histoire de l’Europe occidentale après 1945 n’a jamais été absente du programme, il s’agissait avant 2002 de présenter l’évolution d’un « modèle européen libéral » dans le domaine politique, social et culturel qui s’opposerait au modèle chinois et au modèle soviétique, tout en se distinguant du modèle américain [3]. Cette présentation s’intégrait dans l’étude de « grands modèles idéologiques » du monde d’après guerre qui ne laissait qu’une place annexe à la construction européenne dans son versant institutionnel. Cette dernière n’occupait généralement que 2 à 5 pages dans les manuels, dans un chapitre en comptant 25.

 

Après 2002, le changement peut paraître superficiel, il est en réalité très profond. L’histoire de « l’Europe de 1945 à nos jours » occupe désormais un tiers du programme de terminale, à côté de l’histoire du monde et de l’histoire de France, la partie correspondant à l’étude de la deuxième guerre mondiale ayant disparu. Deux leçons sur trois de cette nouvelle deuxième partie sont consacrées à la construction européenne, avant et après 1989.

 

Il n’est plus question de baser cette leçon sur une étude politique et sociale d’un ou plusieurs pays d’Europe de l’ouest. Bien au contraire, les États ne sont traités qu’à travers leur participation au projet européen, issu d’un prétendu idéal de rejet des « guerres civiles » européennes [4]. On peut s’étonner que les programmes officiels reprennent, même entre guillemets, cette formulation élaborée par le très controversé historien allemand Ernst Nolte et popularisée en France dans les années 1990 par des personnalités telles que François Furet et Stéphane Courtois. C’est d’emblée orienter l’interprétation de l’histoire du continent européen d’après guerre comme un retour progressif, ininterrompu et presque naturel vers l’unité perdue d’une grande famille qui s’était entredéchirée lors de la confrontation entre fascisme et communisme, le second suscitant bien évidemment le premier.

 

L’histoire de l’Europe se réduit donc à celle de la construction institutionnelle des communautés. Elle-même semble promise à la conquête de tout le continent, tant l’histoire des démocraties populaires peut être résumée à une succession de crimes d’État et d’échecs sans appels [5]. Le troisième volet de cette partie du programme constitue une sorte d’apothéose de l’Union Européenne après 1989 dont on étudie avec attention le processus d’élargissement et d’approfondissement comme étant le dilemme principal que nos sociétés auraient à résoudre au niveau européen.

L’État-nation, dont on n’a toujours pas constaté la disparition aujourd’hui, est donc supprimé du programme en tant que cadre d’étude, France mise à part. Cette absence doit être mise en relation avec la disparition parallèle du tiers du programme de première générale consacré au thème « nations et Etats du milieu du XIXe siècle à 1914 », thème qui n’apparaît plus désormais que sous la forme d’un tableau récapitulatif introduisant l’étude de la première guerre mondiale.

 

De ce fait, l’irruption de la question de l’État-nation à la toute fin du programme avec l’évocation des conflits dans l’ex-Yougoslavie et « les transferts progressifs de souveraineté invitent les Européens à s’interroger sur le rapport entre les États-nations et l’Union » devient particulièrement incompréhensible pour les élèves suivant le nouveau cursus.

Le problème de l’eurocentrisme des programmes, régulièrement dénoncé par les syndicats d’enseignants, prend ici une dimension encore plus inquiétante. Il s’agit aujourd’hui d’une sorte d’euro-communo-centrisme, qui s’intéresse uniquement aux institutions communautaires, à des valeurs (paix, démocratie) – dont on voit mal en quoi elles sont l’apanage exclusif de la communauté –, aux frontières et à l’identité de cette même communauté. Force est donc de constater que le programme de terminale connaît un rétrécissement significatif de ses horizons : l’histoire européenne réduite à celle de la communauté et l’histoire de la communauté restreinte à ses aspects strictement institutionnels et à son complexe identitaire.

 … aggravée par les manuels scolaires  

Connaissant la concentration actuelle de l’édition dans notre pays, a fortiori dans le domaine des manuels scolaires, il n’est pas étonnant que cette brutale inflexion des programmes en 2002 fut accentuée par ceux-là mêmes (les grands groupes) qui ont tout intérêt à une réécriture de l’histoire, édulcorant les antagonismes de classes et faisant la part belle à la technocratie.

 

Si l’on peut au moins reconnaitre aux éditions Belin de rester à la fois dans les limites de l’honnêteté intellectuelle et du programme, il en est tout autrement des manuels produits par Bordas et Hatier. La palme de la vision euro-communo-centrée et institutionnaliste revient sans conteste au manuel franco-allemand Histoire/Geschichte, L’Europe et le monde depuis 1945, édité par Klett et Nathan, sur lequel nous insisterons particulièrement dans la mesure où sa conception est explicitement présentée comme un projet pilote dans la perspective d’un futur manuel européen d’Histoire.

 

Par rapport aux manuels des années 90, plusieurs lignes directrices sont conservées voire amplifiées, s’agissant surtout des plus contestables. C’est notamment le cas avec l’histoire de l’URSS, réduite exclusivement à celle de la répression politique. Sa compréhension est basée sur la notion fourre-tout mais affirmée comme fondamentale de « totalitarisme » qui, non content de mettre sur le même plan Union soviétique et Allemagne nazie, tend maintenant à ne plus criminaliser que le communisme dans son ensemble [6].

La disparition de la seconde guerre mondiale

La nouveauté à laquelle doivent faire face les nouveaux manuels se situe d’abord dans le redécoupage des programmes qui fait débuter la période étudiée en 1945. Ainsi, les causes de la guerre et son déroulement, qui permettraient de comprendre l’origine des nouveaux rapports de forces mondiaux, sont totalement escamotées. Ne subsiste que le « bilan de la guerre », réduit à un tableau affichant les pertes civiles et militaires, sans que rien ne permette de faire la distinction entre les différents belligérants (pour le cas de la Chine, qui compte 6 à 20 millions de morts selon les estimations seul un point d’interrogation renseignera le lycéen…).
La responsabilité de l’Allemagne nazie dans le déclenchement et l’évolution des hostilités passe désormais au second plan, derrière une « mémoire partagée » qui tend à associer de façon indécente bourreaux et victimes.

 

Cette position a suscité de vives réactions au sein des associations d’anciens résistants, notamment de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), qui, dans un long article, dénonce avec raison les « erreurs, omissions, confusions » du manuel franco-allemand.
Le lycéen ne saura pas que la plupart des morts yougoslaves ou grecs (qui se comptent en centaines de milliers) sont tombés en héros de la résistance et ont libéré leur pays par eux-mêmes du joug fasciste.
Il observera par contre sur un même plan le sort des victimes des persécutions nazies et des Allemands « déplacés » après la guerre.

 

La « mémoire de la guerre » se substitue donc progressivement à la fin de la guerre dans nos manuels. Il s’agit d’une mémoire très euro-centrée et tendant à se limiter de plus en plus à la seule mémoire du génocide des Juifs par l’Allemagne nazie [7].

Il apparaît clairement que dans un but idéologique à peine masqué, ce manuel fonde avant tout sa réflexion moins sur la « réconciliation » franco-allemande que sur l’oubli pur et simple des causes réelles du conflit et des responsabilités de chaque belligérant.
Sans remise en contexte, ce bilan colossal semble donc être, pour le lycéen, de nature totalement irrationnelle, voir imputable exclusivement à la barbarie intrinsèque de l’Homme en général (le manuel franco-allemand commence en cela par une photo d’Hiroshima ayant pour sous-titre : « En 1945, l’Homme s’autodétruit… »).
La construction européenne trouve donc là sa justification première, puisqu’elle se pose comme l’élément « civilisateur » censé avoir définitivement écarté tout risque de nouveau conflit intracontinental.


Si l’on pouvait critiquer à juste titre les anciens programmes pour le manque cruel d’espace consacré à l’étude de l’Afrique, de l’Asie ou de l’Amérique Latine, celle-ci est désormais réduite à peau de chagrin [

 

NOTES

 

[3] Intitulé officiel de l’ancien programme pour les terminales générales : « Pour l’Europe libérale, il ne s’agit en aucun cas de juxtaposer les histoires nationales des États, mais de montrer, sans omettre les éléments de diversité, la convergence de leurs choix institutionnels, de leurs transformations économiques, sociales et culturelles. La construction européenne sera étudiée en relation avec cette évolution d’ensemble en s’appuyant sur les acquis du programme de géographie de première. ».

[4] « La construction européenne procède de plusieurs facteurs : un idéal qui associe rejet des “guerres civiles” européennes et recherche d’un modèle, une réaction à la menace soviétique, une volonté d’utilisation de la puissance de la Communauté au service des politiques nationales. Elle se traduit par la mise en place d’une politique d’intégration et de convergence. » (BO hors série n° 7 du 3 octobre 2002 - Volume 12).

[5] « Mise en place de l’ordre stalinien », « révoltes des années 50 » et « disparition des démocraties populaires » sont les trois axes d’étude de cette leçon.

[6] Pour exemple, dans le manuel Bordas de 1998, à la question directrice du chapitre « qu’est ce que le modèle soviétique ? », les trois parties de la leçon portent pour titre : « Une dictature justifiée par une idéologie », « Une entreprise totalitaire » et « Un système qui se sclérose ».

Avec une telle entrée en matière, il devient difficile pour le lycéen de comprendre comment un tel pays, détruit par la guerre, a pu devenir la deuxième puissance mondiale en un temps record ou pourquoi il a suscité tant de sympathie à travers le monde. Par contre toutes les entreprises belliqueuses des puissances occidentales se trouvent justifiées par la menace imminente de ce « totalitarisme conquérant ».

[7] Le bilan de la guerre en Asie est absent, les conséquences de la guerre en URSS qui compte à elle seule près de la moitié des pertes humaines et dont une large partie du territoire a été détruit sont à peine évoquées.

[8] En outre, on peut noter que lorsque le sujet est abordé, les considérations y sont pour le moins. On pourra y lire que l’indépendance du Congo « déchaîne des luttes tribales qui menacent l’unité du pays ». Peut-on qualifier Patrice Lumumba de chef de tribu ? Ou encore que « le pays, qui n’a pas été préparé à se gouverner, sombre dans l’anarchie. » N’y a-t-il une explication plus globale, tenant compte de l’intérêt des grandes puissances et non de la simple « impréparation » des Congolais ?

 

Par Jean Lévy -
8]. Ainsi, sur 17 chapitres, les trois premiers traitent du bilan de la guerre et de l’immédiat après-guerre en Europe. Les quatre suivants sont regroupés sous le titre « L’Europe dans un monde bipolaire ». Ensuite, trois chapitres sont consacrés à « L’Europe dans un monde globalisé de 1989 à nos jours » et, pour finir, deux chapitres se concentrent sur le « couple franco-allemand ».
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 18:11

Carnet



Décès de Suzanne Barès-Paul. La plupart des témoignages qui affluent parlent d’une « femme exceptionnelle ». Suzanne Barès-Paul est décédée dans la nuit du 23 août 2009, dans sa 90e année. Hospitalisée depuis plusieurs mois au sein de la maison de retraite médicalisée Marcel-Paul, elle a gardé, « jusqu’à son dernier souffle, une confiance totale dans l’action collective des salariés », témoigne Frédéric Imbrecht, secrétaire général de la fédération CGT des mines et énergie.


Née à Carcassonne en 1919, Suzanne Barès rencontre Marcel Paul au sortir de la Seconde Guerre mondiale, quand elle devient, en 1945, sa collaboratrice, et très vite sa compagne. Elle intègre son cabinet quand le résistant communiste devient ministre de la Production industrielle. Avec lui, elle travaille à la mise en place du Conseil central des oeuvres sociales (CCOS), créé dans la lignée de la naissance d’EDF et de GDF. Militante du statut national des électriciens et gaziers, Suzanne Barès-Paul assure la coordination des services du CCOS et exerce des responsabilités au sein de la fédération CGT. Après la mort de Marcel Paul, en 1982, elle se consacre plus particulièrement aux associations de déportés, notamment à la FNDIRP, dont elle fut membre du conseil d’administration.

Les obsèques auront lieu, vendredi 28 août, à 10 heures, au crématorium du Père-Lachaise (71, rue Rondeaux, 75020 Paris), où un hommage lui sera rendu en présence de la FNDIRP, du PCF et de la FNME-CGT.

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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 10:59

FNDIRP



 

La FNDIRP (Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes résistants), section de Knutange, Nilvange et Neufchef, tiendra sa prochaine permanence le mercredi 2 septembre à 9h30 au Remotel à Knutange. D’autre part...

Publié le 16/08/2009

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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 18:58


Paris, le Cherche-Midi, 2006, 333 p.
Axelle Brodiez
Référence(s) :

Serge Wolikow, Les combats de la mémoire. La FNDIRP de 1945 à nos jours. Paris, le Cherche-Midi, 2006, 333 p.

Texte intégral

1Au confluent de deux histoires, d’un côté celle d’une association de déportés et de la mémoire de la déportation, de l’autre celle d’une (ex-) organisation de masse, les deux auteurs font d’évidence le choix du premier angle. Il paraît pour partie justifié, en raison du hiatus entre l’importance des travaux consacrés à la déportation et l’extrême minceur de ceux traitant des associations de déportés. Mais pour partie seulement, car les travaux sur les organisations de masse communistes sont plus lacunaires encore, en dépit d’un enjeu historiographique évident ; l’ouvrage n’élude cependant pas la question, même si elle reste traitée en filigrane plus que prise à bras-le-corps.


2
La FNDIRP, Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes, est une association née en 1945-1946 d’une double matrice, celle des centres d’entraide de la Libération, qui se développent pour gérer tant bien que mal le rapatriement des camps, et celle des groupements résistants constitués dans les camps. Au moment où « l’histoire de la Déportation en tant que système laisse place à celle des déportés », la diversité et le foisonnement prévalent – hétérogénéité des courants idéologiques, des lieux et des statuts de déportation – et la FNDIP (déportés et internés patriotes) ambitionne le rassemblement sans conception restrictive, au contraire de la FNDIR (déportés, internés et résistants) qui fait le choix d’un centrage sur les seuls résistants. Prenant acte de ce repli, la FNDIR se transforme début 1946 en FNDIRP et devient la principale association de déportés.


3
Elle se montre d’emblée proche du PCF, au contraire de la FNDIR, plus socialiste et gaulliste. Car si les statuts affirment la neutralité politique, si l’éventail politique et religieux des membres et des dirigeants est loin de n’être qu’un alibi de façade, et si l’action sans relâche pour l’épuration et la paix se justifie d’évidence hors suivisme des campagnes du PCF, l’importance de certains dirigeants (au premier chef Marcel Paul) et les choix faits particulièrement durant la Guerre froide (questions de la Ruhr et des réparations allemandes, appel de Stockholm, condamnation de la politique américaine en Corée, condamnation du titisme, soutien à Jacques Duclos suite à la manifestation Ridgway, etc.) masquent mal les sympathies dominantes. Non sans effusions : fin 1949, l’affaire Rousset, lui-même ancien déporté, provoque la scission d’une partie des membres et la création de l’UNADIF (Union nationale de déportés internés et familles de disparus. C’est également durant cette période, durant les années 1940 et 1950, que se développent les actions revendicatives (pour l’obtention de la carte de combattant, contre la divisions entre déportés) et sociales (développement de l’accueil et des soins, service médico-social, création d’un dispensaire, d’un centre de post-cure, aide à la réinsertion professionnelle, etc.).


4
De 1958 à la fin des années 1970, la politique revendicative se poursuit avec succès (arrêté d’août 1962 fixant les indemnités pour les différentes catégories d’ayants-droit ; loi du 23 avril 1970 sur la parité des pensions entre déportés politiques et résistants), tandis que l’action sociale s’affirme (service de radiologie, laboratoire d’analyses, intensification de l’activité de diagnostic et de soin, ouverture d’une nouvelle clinique). Des propositions unitaires sont lancées en direction des autres associations de déportés mais, si elles rencontrent un certain succès à la base, elles échouent finalement au sommet. Le pacifisme reste un grand thème de combat, que ce soit via la condamnation de la politique américaine au Vietnam, du coup de force anti-démocratique en Grèce, ou pour le désarmement dans les années 1970. Enfin, si la place de quasi-monopole tenue par les résistants dans la mémoire de la déportation s’efface à partir des années 1960, l’association n’en poursuit pas moins son combat pour la condamnation des anciens miliciens (Paul Touvier) et la dénonciation des criminels de guerre (Klaus Barbie) ; tandis que l’histoire prend une place croissante, avec la création d’une commission interne spécifique, la revendication de l’enseignement de la Seconde Guerre mondiale à l’école et le début d’un travail d’enquête et d’étude sur la base des témoignages des survivants.


5
Dans cette lignée, la FNDIRP semble depuis 1981 surtout préoccupée par « le défi de la transmission » de l’expérience, des valeurs et de l’héritage. Les publications se multiplient, un prix Marcel-Paul de soutien aux maîtrises d’histoire sur la déportation est créé en 1988, une Fondation pour la mémoire de la déportation est créée et reconnue d’utilité publique en 1990. L’association lutte contre le négationnisme et se porte partie civile dans les grands procès (Barbie, Touvier, Papon). C’est également depuis les années 1980 que les réalités démographiques s’imposent crucialement : direction profondément renouvelée suite à une série de décès autour de l’année 1982, chute visiblement inexorable, bien que limitée, des effectifs, et surtout de la fréquentation des établissements médico-sociaux dont la gestion est finalement transférée à la Fédération nationale des mutuelles de travailleurs, tandis qu’on n’ouvre plus de cliniques, mais une maison de retraite médicalisée (1985).


6
Cet ouvrage comble incontestablement un certain nombre de lacunes historiographiques et montre tout l’intérêt d’aborder la question de la déportation en « histoire sociale du politique », sous l’angle des associations. Didactique, d’une écriture fluide, d’une lecture facile et agréable, il reste centré sur l’histoire de l’organisation tout en démontrant la fécondité de multiples entrées, dont le rapport mémoire/histoire de la déportation, que les auteurs parviennent à traiter sous un angle nouveau. Les individus ne sont négligés ni dans le corps du texte, ni en annexe, où l’on trouve rien moins que 50 notices biographiques.


7
Pour autant, on aimerait en savoir un peu plus aux niveaux prosopographique, sociologique et générationnel. La question de la médecine spécifique des déportés, présente en filigrane dans l’évocation des établissements médico-sociaux, n’est jamais réellement abordée. On ne sait quasiment rien de l’attitude et des campagnes de l’association durant la guerre d’Algérie. Surtout, on aimerait une véritable analyse des rapports au PCF, rapports qui parcourent d’évidence l’ensemble du texte et de l’histoire de l’association. On reste en effet perplexe devant l’affirmation de l’ouverture et du détachement post-Guerre froide, alors même que l’évocation de moult campagnes de l’association ne peut que laisser conclure à un rapport étroit, dans les pleins (attitude face à De Gaulle en 1958, Vietnam, Grèce, lutte pour le désarmement et la paix, rôle nodal des militants communistes, etc.) comme dans les creux (il n’est ainsi pas jusqu’à l’ouverture et l’appétence unitaire des années 1960, présentées comme un signe du détachement, ou la désapprobation en 1976 des condamnations politiques en URSS, qui ne puissent inversement aussi être lues comme un signe de suivisme). Les modalités concrètes des rapports au PCF ne sont jamais abordées, et ce n’est qu’au détour d’une phrase que l’on apprend que Charles Joineau « arrive à la direction de la fédération au temps où le PCF suivait de près les affaires de la fédération », et qu’ « il réussit à la faire évoluer et contribue au développement autonome de sa réflexion comme de sa pratique » – sans malheureusement en savoir davantage. On ne saura rien non plus des rapports au Mouvement de la Paix, autre ex-organisation de masse communiste qui lutte pourtant sur un terrain des plus proches. La FNDIRP n’a donc pas encore livré tous ses secrets.

Pour citer cet article

Référence électronique

Axelle Brodiez, « Serge Wolikow, Les combats de la mémoire. La FNDIRP de 1945 à nos jours », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique [En ligne], 100 | 2007, mis en ligne le 22 juin 2009, Consulté le 21 juillet 2009. URL : http://chrhc.revues.org/index687.html

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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 18:33


Ils étaient de ceux qui ont changé l'Histoire. De ceux qui n'ont jamais voulu se résigner, n'ont jamais abandonné. Et pour défendre la liberté de tous, ils auront même donné leur vie...

Le 11 juillet 1944, Pierre Auriol, Gabriel Hispa, Roger Menusier, Jean Sauri et Roger Stoll, cinq résistants perpignanais, étaient fusillés près de Montpellier, condamnés à mort par un tribunal français... Et hier, comme ils le font chaque année, leurs proches et les représentants des associations – l'ANACR (association nationale des anciens combattants et des amis de la Résistance), la FNDIRP (fédération nationale des déportés et internés résistants patriotes), l'ARAC (association républicaine des anciens combattants), l'UDAC (union départementale des associations d'anciens combattants), l'ANCAC (cheminots anciens combattants) et l'Amicale des Guérilleros – se sont rassemblés pour que le courage et la dignité avec lesquels ces jeunes hommes sont partis à la mort, "Marseillaise aux lèvres" comme l'expliquera le frère de Jean Sauri, Louis, ne soient jamais oubliés.
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