101 photos comme autant de regards posés sur ce peuple méconnu que sont les Roms. Bruno Amsellem, photographe lyonnais a suivi pour le Monde plusieurs familles, de Lyon en Roumanie. Ses clichés témoignent de la misère de ce peuple, bienvenu nulle part, méprisé ici comme là-bas. Une exposition qui montre que derrière les chiffres, il y a des êtres humains, dont beaucoup d’enfants, ballotés sans cesse entre deux mondes.
Ils s’appellent Darius, Laura, Fabian, Lena Jeanna, Fabiana. Ils ont 7, 3, 6 ans, parfois que quelques mois. Leur chez eux n’est nulle part. Avec leurs parents, ils ont fui la misère de leurs villages en Roumanie, pour trouver celle des squats et bidonvilles de la région lyonnaise. La plupart de ceux installés ici, viennent du Bihor, une région à l’Ouest de la Roumanie. Comme Gyöngyi Fekete, sa fille Lena Jeanna et son compagnon Mircea. Expulsés en 2007 de leur bidonville du Puisoz à Vénissieux et renvoyés en Roumanie, ils arrivent à Tinca au bout de 36 heures de voyage en car. Avec 361 euros en poche, l’aide au retour versée par le gouvernement français, les voilà de retour dans un ghetto qui abrite 2000 Roms. Sans eau courante, électricité, gaz ni sanitaires.
Et surtout sans travail. Depuis la révolution qui a renversé Nicolae Ceauşescu, les fermes d’Etat qui employaient la plupart des Roms ont fermé. A Tinca, tous les matins les hommes se rendent sur la place du village en espérant l’hypothétique venue d’un employeur à la recherche de main d’œuvre bon marché. « On se rendant là-bas, on comprend pourquoi ils reviennent sans cesse en France
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