Dernièrement, en l'église de Saint-Julien-les-Villas, un vibrant et solennel hommage a été rendu à Pierre Brision, ancien résistant déporté.
Sa déportation, à 18 ans, fut la conséquence de son engagement dans la Résistance en 1943. À Buchenwald, où il passa 21 mois, il fit partie du comité militaire qui, le 11 avril 1945, libéra le camp avant même l'arrivée des troupes américaines.
Ce jour-là, avec ses compagnons survivants, ils firent un serment scellant entre eux un pacte d'espoir « d'un monde de solidarité où tous les êtres humains s'épanouiraient dans le respect de leurs droits, dans la paix et la liberté ».
Depuis son retour, Pierre n'avait cessé de se mettre au service de ceux qui ne sont pas rentrés. Il savait écouter, lui qui avait vécu dans sa chair l'enfer concentrationnaire nazi, avec la farouche volonté de transmettre son témoignage aux collégiens et lycéens. Au cours de l'office religieux, des hommages émouvants ont honoré Pierre Brision, qui était un exemple de générosité et de tolérance.
Dès son retour de Buchenwald, Pierre s'engagea pour la défense des droits des rescapés ; il devint président de l'Association des déportés internés résistants patriotes de l'Aube, vice-président de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance et œuvra pour que naisse, en 2000, la délégation de l'Aube de l'Association des Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation, permettant ainsi à d'autres voix de faire entendre ce lourd héritage auprès des jeunes générations : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent », disait Victor Hugo.
Pierre a reçu les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur en 1972. Pour son action pédagogique, il venait, le 23 mai dernier, d'être promu Chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques.